Ce plat très simple signifiant « œuf versé sur le riz » a des origines qui remontent à l’époque d’Edo (1603-1868) au Japon, une période où le riz était l’aliment de base et où les œufs, initialement peu consommés pour des raisons religieuses, ont commencé à être inclus dans l’alimentation. Les samouraïs et nobles y mangeaient souvent du riz avec des œufs crus. C’est également à cette époque que les Japonais ont commencé à adopter les poules et à utiliser les œufs dans leur cuisine, découvrant que les œufs non fécondés étaient comestibles.
Un journaliste nommé Ginkgo Kishida est parfois crédité comme l' »inventeur » du Tamago kake gohan pendant l’ère Meiji (1868-1912). En réalité, ce reporter de guerre vanta le fait de mettre des œufs cru dans le riz après avoir dégusté un plat constitué que de ces deux ingrédients, le keiran’aé. C’est d’ailleurs ce plat qui permet au Tamago kake gohan d’être attribué à l’ère d’Edo. Il faut néanmoins laisser à Ginkgo Kishida qu’il popularisera le plat en en parlant dans les magasines de l’ère Meiji. Toutefois, le Tamago kake gohan ne devint un plat populaire accessible à toutes les classes sociales qu’à partir des années 1960, quand les œufs sont devenus largement disponibles.
Il est aujourd’hui considéré comme un plat réconfortant, associé à la nostalgie des petits-déjeuners familiaux japonais. Il a aussi une place dans la culture populaire, apparaissant dans des mangas, films et émissions de télévision. En plus d’avoir sa journée officielle au Japon le 30 octobre, un festival annuel réputé est consacré à ce plat dans la ville de Misaki (préfecture d’Okayama, au sud de l’ile principale). A noter que des variantes modernes ont également fait leur apparition, incluant des condiments comme le dashi, la sauce soja spéciale (légère & sans gluten, contenant du mirin et du dashi), ou encore le furikake (condiment à base d’algue & poisson séchés, sésame, sel et sucre).
