Il est presque impossible de retracer l’histoire de ce plat entre la Chine et les USA via l’immigration chinoise. Dans plusieurs dialectes chinois, son nom peut se traduire par « bricolage », un ancêtre du plat du fond du réfrigérateur, qui pouvait être adapté à moindre coût et selon les goûts.
A l’instar du crabe rangoon et des biscuits chinois, il se pourrait que le Chop Suey soit véritablement le fruit de l’immigration chinoise installée dans l’Ouest des USA pendant la ruée vers l’or autour de 1850 puisque cette côte est la plus proche de la Chine. Les immigrés y ont fondé des restaurants prospères qui s’adressaient aux goûts et aux portefeuilles américains, tout en offrant à leurs communautés sino-américaines les saveurs de leur pays. Le développement de ce plat à l’Est du pays vient de l’instabilité américaine de l’époque et du sentiment anti-immigrés chinois les poussant à traverser le pays jusque New-York où beaucoup pensent que l’origine du Chop Suey est située. Il a alors été adopté par les hipsters et les artistes new-yorkais, ce qui a contribué à sa popularité. L’absence d’alcool dans les restaurants de Chop Suey leur a par ailleurs permis de rester à l’abri des effets néfastes de la Prohibition des années 1920 et, au contraire, de prospérer malgré la fermeture de nombreux autres établissements et en dépit de l’immigration chinoise interdite depuis 1882.
À mesure que l’histoire américaine s’est développée et a évolué, le chop suey a suivi son cours. Dans les années 1940, l’interdiction d’immigration chinoise a été levée, et davantage d’immigrants chinois sont arrivés aux États-Unis, apportant avec eux des saveurs et des ingrédients uniques de toute la Chine. Les saveurs chinoises authentiques ont été alors été partagées rendant les établissements chinois proposant le Chop Suey omniprésents et universellement acceptés.
