Le kédjénou est un plat emblématique de la Côte d’Ivoire, particulièrement apprécié par le super-peuple Akan constitué de peuples apparentés culturellement et linguistiquement. En côte d’Ivoire, les Akan représentent 38% de la population, dont font partie les Baoulés originaires du royaume d’Ashanti (Ghana) et qui sont présents essentiellement dans la région centrale (autour de Bouaké). Il est difficile de dater précisément l’origine historique du kédjénou, signifiant en Baoulé « remuer dedans », mais il s’agit d’une préparation ancestrale et traditionnelle, issue des pratiques culinaires de la brousse et du mode de vie agricole et de chasse des Baoulés. La cuisson en marmite en terre cuite (appelée « canari ») à l’étouffée, sans eau ajoutée, est très ancienne et caractéristique de ces populations, ce qui suggère une origine plusieurs siècles en arrière, bien avant la colonisation de la fin du XIXème siècle, au cœur de la culture Baoulé-Akan. Ce type de cuisson est intéressant car il permet de conserver tous les jus naturels de la viande et des légumes.
En tant que ragout de brousse, la viande la plus fréquente dans le kédjénou traditionnel est le poulet de brousse. Ce poulet, souvent plus ferme et au goût plus prononcé que le poulet domestique, est typiquement utilisé dans la recette ancestrale. Outre le poulet de brousse, d’autres viandes de gibier comme la biche, l’agouti, le lièvre ou le lapin peuvent également être utilisées, mais le poulet reste l’ingrédient principal le plus courant.
Le kédjénou est souvent accompagné d’attiéké, un couscous de manioc, et se sert lors de repas familiaux ou festifs (fêtes de fin d’année, baptêmes, anniversaires, …). Il existe plusieurs variantes, notamment selon les régions et les disponibilités des ingrédients. Certains ajoutent par exemple des aubergines ou un peu de vin de palme pour enrichir la sauce.
