La première recette de tarte aux pommes date du Moyen-Age anglais en 1381 et exigeait en plus des pommes, une abondance de fruits dont des figues, des raisins secs, des poires et même du safran, le tout enrobé d’une pâte feuilletée. Contrairement à la recette que nous connaissons et apprécions aujourd’hui, elle ne contenait pas de sucre, une denrée rare et chère dans l’Europe médiévale. Toutefois la Szarlotka est attribuée de Pologne où la pomme était cultivée depuis le VIIe siècle, lors de son introduction par les moines cisterciens. Depuis, la pomme est devenue un ingrédient essentiel de la cuisine polonaise faisant de la Pologne l’un des plus grands exportateurs de pommes au monde ! La pomme est tellement ancrée dans la culture polonaise qu’on la retrouve même à l’affiche de comptines pour enfant du début du XXe siècle, parlant entre autres d’une certaine… Szarlotka !
Toutefois, La Szarlotka polonaise s’avère être… française ! Elle tire son origine d’un dessert créé par la célèbre cheffe française Marie-Antoine Carême au XVIIIe siècle, nommé la “charlotte russe”. Plusieurs histoires circulent sur l’origine du nom de cette recette, mais elle aurait été confectionnée en l’honneur de la reine Charlotte, épouse du roi George III d’Angleterre, ou de l’épouse du tsar Alexandre Ier de Russie. Elle était composée de pain rassis ou de biscuits à la cuillère utilisés pour enrober une épaisse garniture de fruits. Dans la Pologne du XIXe siècle, Lucyna Ćwierczakiewiczowa a publié une recette utilisant du pain de seigle rassis comme base de tarte dans ses livres de cuisine très populaires.
Il existe désormais de nombreuses variantes de la Szarlotka en Pologne. Elles se présentent généralement sous la forme d’une couche de pâte sucrée et beurrée, fourrée de compote de pommes sucrée (souvent relevée de cannelle ou de clou de girofle), et surmontées d’une autre couche de pâte, de crumble, ou parfois comme ici de meringue. Chaque babcia (grand-mère) a sa recette et la servira chaude ou froide, garnie d’une généreuse ou légère couche de pommes. A noter que, bien souvent, on sert des parts carrées et non triangulaires !